pozvánka

Chers collègues, chers étudiants, chers amis, dans le cadre de mon cours de l’histoire de la littérature française que j’anime à l’Université Charles, j’ai le plaisir de vous convier à assister à l’intervention de
prof. Marina MUREŞANU IONESCU
(Université « Alexandru Ioan Cuza » de Iaşi, Roumanie)

« Clôture/ouverture dans le discours onirique. Nerval et ses avatars » qui aura lieu mercredi 18 avril, de 12h30 à 14h (Palais Oettingen, Josefská 6, Praha 1, salle 118)
Le récit onirique pourrait se définir comme la manifestation textuelle du discours onirique, la transposition verbale d’un rêve, relation (du verbe relater) fatalement décalée, du point de vue temporel ainsi que du niveau psychique auquel cette relation se situe, par rapport au contenu relaté. Le rêve comme procédé et motif littéraire existe depuis toujours. Gérard de Nerval est considéré comme le plus illustre écrivain du rêve, revendiqué par les surréalistes comme un grand précurseur. Son chef-d’oeuvre Aurélia offre les meilleurs exemples qui permettent d’identifier les caractères du récit onirique, fonctionnant selon une rhétorique spécifique. Le récit onirique est un « morceau » autonome, clos, délimité, une surface-texte que l’on peut découper dans un ensemble qui l’englobe. D’habitude c’est un texte assez bref et à ce titre il se rapproche du poème en prose. Une clôture donc, doublée d’une ouverture car le sujet rêveur ne raconte jamais, ou la plupart du temps, un seul rêve, mais une suite, une « série » de rêves, mot qui revient souvent sous la plume de Nerval dans Aurélia. Cette double dimension se trouve confirmée chez Swedenborg, Breton, Michaux, Leiris et tous les grands « raconteurs » de rêves.

Marina MUREŞANU IONESCU est professeur de littérature française à l’Université « Alexandru Ioan Cuza » de Iaşi. Auteur de plusieurs ouvrages, entre autres: Eminescu şi intertextul romantic, Prix de critique littéraire « Lucian Blaga » de l’Académie Roumaine en 1990 ; La littérature, un modèle triadique ; Pour une sémiotique du narratif ; Eminescu et Nerval, un intertexte possible. Membre de l’Union des Ecrivains de Roumanie, de la Société d’Histoire Littéraire de la France.